Salon du Végétal Une équation difficile
En juin à Nantes, le Salon du végétal ne trouve toujours pas son visitorat. Les demandes de changer à nouveau la formule se font de plus en plus insistantes...
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En juin à Nantes, le Salon du végétal ne trouve toujours pas son visitorat. Les demandes de changer à nouveau la formule se font de plus en plus insistantes...
Nous l'avions écrit dans notre édito du 13 juin : le Salon du végétal n'avait plus cette année le droit à l'erreur, aucune excuse ne pourrait plus masquer une carence en visiteurs (Lien horticole n° 1062 page 3). Or, après trois jours de salon le 21 juin, force est de constater que les contacts noués sur le salon ont été jugés trop limités en nombre par une majorité d'exposants.
Une fréquentation hétérogènePremier constat, si le hall XXL (le plus grand du salon), qui regroupe l'ensemble des métiers de la production, fait l'objet de remarques contrastées, avec des exposants plutôt satisfaits de leur participation et d'autres qui n'ont pas travaillé à hauteur de leurs espérances, les autres pôles (distribution, paysage) ont connu une affluence vraiment limitée. La greffe entre les différents pôles du salon ne fonctionne plus vraiment. Même les exposants du XXL qui ont bien travaillé constatent que le nombre de visiteurs reste faible, en particulier les après-midi. La journée du mercredi s'est montrée la meilleure, le jeudi s'est avéré finalement plutôt correct, malgré les craintes suscitées par le match de football de la coupe du monde qui, en fin d'après-midi, voyait la France affronter le Pérou. Par contre, le mardi a été une journée vraiment peu animée... Dans ce contexte, le thème de la convivialité a plus souvent été décliné entre exposants, qui avaient parfois plus de temps pour échanger entre eux qu'avec les visiteurs !
Une saison en retard, et de la fatigueLes avis émis pour expliquer la faible fréquentation sont plutôt convergents. Les producteurs sont encore présents dans leurs entreprises en raison de la saison qui a démarré tardivement et a tendance à se prolonger (voir notre édition "print" de la semaine prochaine). Certains soulignent aussi combien il est difficile, après une saison fatigante, de mobiliser de l'énergie pour bien animer un stand sur un salon. Les services d'espaces verts et les entreprises du paysage sont également sur le terrain : les grosses pluies du printemps ont provoqué d'importants retards sur les chantiers, ont décalé les floraisons, ainsi que les travaux d'entretien, en particulier les tontes. Quant au monde de la distribution, le nombre de visiteurs reste faible, mais on sait depuis plusieurs années que les enseignes rechignent à libérer pour les salons d'autres spécialistes que les responsables nationaux des achats. Sauf pour leurs salons d'enseigne, évidemment... Enfin, certains fournisseurs de plantes fleuries, en amont de la filière fleurs notent la proximité des Flower trials aux Pays-Bas, la semaine précédente.
Un statu quo inimaginableFace à ce constat, les exposants se sont montrés parfois très amers, souvent déçus pour eux, et pour les organisateurs. Nombreux sont ceux qui soulignent les mérites de l'équipe à s'accrocher en continuant de travailler pour proposer un rendez-vous attractif, que ce soit du côté des animations, des conférences, etc. Mais dans l'ensemble, deux pistes de travail essentielles ont été avancées, qui n'ont d'ailleurs pas évolué depuis l'an dernier et même depuis un peu plus longtemps... La première porte sur la date du salon, globalement jugée peu adaptée. Certes les végétaux sont souvent au top en cette période de l'année, mais à quoi bon si personne ne vient les voir ? Globalement, les exposants préféreraient un salon plus tard en saison, septembre, voire en début d'hiver.La seconde réflexion porte sur la périodicité : notre secteur innove-t-il encore assez pour s'offrir une belle vitrine nationale tous les ans ? En filigrane, tester une alternance avec Paysalia, qui a trouvé son public et son créneau, est souvent évoqué. Au-delà de ces pistes maintes fois suggérées, nombre d'exposants mais aussi de visiteurs s'interrogent sur le positionnement du salon : à qui s'adresse-t-il ? A la distribution ? Elle ne déplace plus qu'un nombre restreint de visiteurs comme évoqué plus haut.Au paysage ? Dans ce cas, le créneau de juin n'est vraiment pas celui qui convient.
Fortement sollicités pour des rendez-vous professionnels de plus en plus nombreux, les acteurs de la filière sont cette fois en attente de réponses claires. Ils ont souvent, au fond d'eux, l'envie de voir se poursuivre l'aventure d'une manifestation qui reste le plus bel étendard du savoir-faire français, mais elle est teintée d'une forte inquiétude. Une inquiétude un peu paradoxale, alors que la production vient de vivre deux saisons de printemps plutôt bonnes, mais inquiétude franche néanmoins. Les décisions qui seront prises par les organisateurs dans les prochains mois seront décisives, sachant que le statu quo parait aujourd'hui inimaginable !
La Rédaction
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